Dadvsi (3) : la position de DSK
Je vous invite (si cela n'est pas encore fait), à prendre connaissance de la tribune publiée aujourd'hui par Dominique Strauss-Kahn dans Libération, à propos de la licence légale.
En résumé, DSK souhaite concilier la liberté des échanges P2P avec la rémunération du droit d'auteur à l'acte, en instaurant un téléchargement payant des oeuvres protégées (et elles seules), contrôlées par des DRM et facturées mensuellement. Dans ce projet, les DRM ne serviraient qu'à identifier les ayants-droits et à les rémunérer en fonction du nombre de téléchargements, mais ne pourraient pas restreindre les copies privées et le partage de ces copies.
Cette positon me paraît intéressante et mérite d'être étudiée par les différents acteurs. A première vue, elle ignore toutefois le fait que les logiciels P2P instaurent un échange au niveau mondial, ce qui imposerait donc aux éditeurs de logiciels de proposer des versions spécifiques au marché français qui contrôleraient que ne sont pas échangées des oeuvres protégées, si elles ne contiennent pas de DRM... Cela me semble compliqué à mettre en oeuvre, en tout cas plus compliqué que la licence légale, pour un résultat équivalent : DSK propose 10 centimes d'€ par oeuvre échangée, ce qui reviendrait à 50 ou 75 oeuvres par mois pour être comparable aux prix envisagés pour cette licence.
Peut-être est-il possible de mixer les deux systèmes en instaurant un paiement forfaitaire mensuel, dont la répartition entre ayant-droits serait définie par une extrapolation à partir des échanges de fichiers DRMisés.
Cela a néanmoins le mérite de relancer un débat confisqué par les majors depuis le vote surprise du 22 décembre.