Un peu d'autosatisfaction
Petite émotion personnelle hier soir, puisque pour la première fois de ma courte carrière d'assistant parlementaire, l'un de mes textes d'amendement a été adopté - à l'unanimité - par l'Assemblée Nationale. C'est déjà assez surréaliste de se dire que le gouvernement et les députés lisent et se positionnent par rapport à vos propositions, ça l'est encore davantage de penser - si les sénateurs confirment le vote des députés - que l'on a écrit un infime fragment de la loi de la République.
Vous penserez donc un peu à moi, et à Pascale Crozon qui a brillamment défendu l'amendement dans l'hémicycle, lorsque vous verrez affiché sur votre lieu de travail, là où se trouvent déjà le règlement intérieur et la convention collective, l'ensemble des droits et recours prévus par le code du travail en matière de lutte contre les discriminations.
Bien sûr, c'est une avancée minime par rapport aux dangers du texte, que je crois toujours réels même si la teneur des débats me laissent finalement penser qu'il s'agit de risques mal mesurés par le gouvernement, qui a une fois de plus légiféré dans la précipitation, et non avec une volonté de nuire. On regrettera toutefois l'attitude de Mme Létard, mandatée par le gouvernement sans réel pouvoir de dialogue avec les députés, et qui a rejeté l'ensemble des propositions d'amélioration faites par la gauche, ne soutenant pas même (elle s'en remettait alors à la "sagesse" de l'assemblée) les rares initiatives qui avaient obtenu l'aval de la commission des affaires sociales contrôlée par l'UMP...
Un signe troublant de volonté de parvenir rapidement à un vote conforme des deux assemblées, au détriment du droit légitime de celles-ci à améliorer un texte pourtant très imparfait de l'avis général. Une attitude qui a poussé l'opposition à s'abstenir alors que la volonté était réelle de parvenir à un texte de consensus républicain.