Une meilleure gouvernance

Publié le par Fred

Première question posée par Versac :
Peut-on espérer d'elle une meilleure gouvernance ?

Si "meilleure" fait ici référence à la pratique du pouvoir par Jacques Chirac, il n'est pas difficile d'espérer mieux. De la dissolution pour convenance personnelle à l'amnistie de ses fidèles en passant par l'usage immodéré du 49.3 et de la procédure d'urgence dans une chambre pourtant "introuvable", Jacques Chirac a personnifié la dérive clanique du pouvoir, s'accrochant à lui envers et contre toute défaite électorale (elles furent nombreuses), et qui a atteint son paroxysme dans la "promulgation avec interdiction d'appliquer" du CPE...

Non, on ne pourra pas faire pire. Mais on doit surtout faire beaucoup mieux.

Vous vous souvenez sans doute que je n'étais pas un fanatique de la "démocratie participative" pronée par Ségolène Royal avant de la voir à l'oeuvre. Les débats auxquels j'ai assisté ne mobilisaient pas simplement un nombre impressionnant de citoyens désireux de participer à l'élaboration du programme, mais aussi et surtout de nombreuses associations, syndicats, travailleurs sociaux et professionnels. Sur un grand nombre de points, cette diversité d'expériences produit des échanges constructifs et des solutions parfois surprenantes, qui n'ont que peu de rapport avec la juxtaposition d'intérêts particuliers mis en scène par les émissions télévisées.

Au delà de la campagne, cette méthode doit soutenir la prise de décision, comme c'est déjà le cas dans les régions. C'est après une concertation d'un an avec les élus, entreprises, riverains et associatifs qu'est par exemple né le "Plan Rhône" qui engage les 4 régions baignées par le fleuve dans une stratégie commune de valorisation de celui-ci (eau, tourisme, transport, biodiversité, énergie, gestion des risques...). On est très loin de l'image d'un conseil de quartier qui se limiterait aux arrêts de bus et aux déjections canines...

Ségolène Royal met cette démarche au coeur de sa gouvernance : elle veut s'appuyer sur les partenaires sociaux en matière de pouvoir d'achat ou de retraites, sur les régions concernant la formation et l'innovation, sur les professionnels dans les domaines de la santé ou de l'éducation... C'est là un modèle social-démocrate pragmatique, de démocratie ascendante et non plus descendante, où les arbitrages politiques s'appuient sur les enseignements du terrain. Une démocratie participative qui ne concurrence pas la représentation, mais qui la nourrit. Ce que nous verrons dans un prochain article sur les institutions.

Publié dans Politique

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